Hommage à Sonja Dwinger, aquarelliste hollandaise, partie le 7 mai 2012.

D'après une aquarelle de l'artiste.

Et voici la dernière étape : elle consiste à rehausser le pont par petites touches en simulant les pierres. Les couleurs sont à base de bleu-outre mer, rouge-orangé, ocre-jaune et un fond de palette. Cela a pour effet d'adoucir le contraste avec l'ombre portée. J'ai ensuite rattrapé l'erreur de perspective. Quant à la seconde erreur, il a semblé préférable de ne pas la masquer avec de la végétation, cela aurait créé un déséquilibre encore plus fâcheux au niveau des masses. Elle semble minime puisqu'elle n'a pas été signalée. Quelle est-elle ? Elle est d'ordre architecturale : les deux petites fenêtres de chaque côté du pont ne sont pas dans le même alignement !!

    Et voilà, je mets la clé sous le tapis pour quelques jours. A bientôt.

Après séchage, j'ai posé le fond bleuté de l'arrière-plan en respectant les contours de la végétation dans lequel j'ai laissé fuser (volontairement cette fois) un peu de sépia et d'alizarine pour rendre des arbres sur le même plan que le château. J'ai ensuite remouillé légèrement la partie sous le pont pour y laisser s'étaler différents verts et un soupçon de rouge anglais par petites touches. Quelques traits verticaux matérialisent la direction générale des reflets.

L'étape suivante a consisté à placer les différents verts dans les espaces réservés en procédant des tons clairs aux foncés, en travaillant soit dans du mouillé, les pigments se mélangent alors intimement (partie supérieure sous l'arche du pont et au-dessus de celui-ci), soit dans du sec, les pigments se superposent et couvrent ou fonctionnent par transparence selon les quantités de pigments laissés (arbres isolés à droite du château, cyprès à gauche, végétation sur la plage, au premier plan et à droite).

Pour changer un peu, voici un "pas à pas", c'est à dire les différentes étapes de l'élaboration d'une aquarelle encore en cours de réalisation avec toutes les surprises (non feintes) d'une telle entreprise. J'ai choisi un papier que je ne connais pas : Daler Rowney 300 g, format A3 (29,7 cm x 42 cm), grain fin. Les feuilles ne sont pas collées sur les 4 tranches, il faut donc tremper le papier après y avoir dessiné soigneusement le sujet au crayon.

Le trempage dure environ 5 mn pour laisser aux fibres le temps de bien s'imprégner d'eau.

Collage de la feuille égouttée sur un contreplaqué avec un papier collant qu'il faut mouiller avec une éponge imbibée d'eau. Il faut ensuite laisser sécher (une nuit pour bien faire) le tout dans un endroit tempéré pour que le papier se tende.

Pour éviter d'avoir à faire un lavis (humecter la partie à colorier avec de l'eau), je n'ai pas attendu le séchage complet (le papier fait encore des vagues) pour peindre le ciel avec un peu de bleu outre-mer dans lequel j'ai laissé quelques traces plus sombres puisées dans un fond de palette pour créer un soupçon de nuages. Les reflets du ciel dans la rivière sont obtenus avec un peu de bleu outre-mer  + une trace de bleu de Prusse.

Notre Dame du Cros, région de Narbonne, une jolie petite chapelle construite à proximité d'une carrière de marbre rouge qui connut son heure de célébrité puisque Louis XIV, paraît-il, ne fut pas insensible à la beauté des veines. A côté de la chapelle, la maison du gardien ou du desservant ou anciennement de l'ermite qui semble aimer les fleurs. Directement au pinceau.