Située à quelques kilomètres d'Andelot (Haute-Marne), l'abbaye ou plutôt ce qu'il en reste est actuellement un gîte. L'origine du bâtiment remonte à la première moitié du XII^ème siècle. J'ai fait ce croquis d'une tour de protection bien postérieure à sa construction à partir de la voiture car je dois l'avouer à ma grande honte (mea maxima culpa) que j'ai un peu triché sur la couleur du ciel. En effet, l'austérité des lieux surmontée d'un ciel lourd auraient trop plombé l'ensemble.

Il portait un pantalon bouffant noir, une chemise indienne, un petit sac à dos et une guitare classique. Il s'était installé tranquillement sur la grande place au pied du Palais des papes  et avait attendu qu'un orchestre roumain ait fini sa prestation. Aux premières notes de son instrument, un attroupement s'est formé. Le temps est resté suspendu. Il jouait divinement.

Gigi est un Roumain d'un âge certain qui jouait du jazz avec un vieux saxo qu'il savait faire pleurer. On l'entendait de loin. Je lui avais demandé l'autorisation de le croquer, alors il a pris la pose. Il a laissé une signature qui ne manque pas d'élégance, faite d'un geste ample, en tenant le crayon par sa moitié supérieure.

                                                    C'est 'La grande place' incontournable de Madrid, inaugurée vers 1620 par Philippe III. Elle a connu des parades, des manifestations, des exécutions et plusieurs incendies. Aujourd'hui, c'est un grand rectangle piéton bordé d'édifices administratifs avec la statue équestre du commandeur. Tout autour, des arcades, des terrasses, des peintres, des animations... Ce monsieur posté à l'arrivée d'une des nombreuses ruelles avait un petit magnétophone qui crachotait des paso doble dont il marquait le rythme avec sa canne et ses pieds en faisant le pitre pour essayer de gagner quelques sous. De temps à autre, son appareil dont les contacts devaient être défectueux s'arrêtait. Il le chahutait alors jusqu'à ce qu'il se remette à jouer.

                                                                Le Parque del Buen Retiro créé au XVII ème siècle par Philippe IV pour les divertissements et le repos de la monarchie s'étire sur 116 hectares. Aujourd'hui, c'est le lieu de promenade et de détente privilégié des Madrilènes. Le dimanche, le long du lac artificiel, des marionnettistes, jongleurs, musiciens offrent des spectacles permanents et souvent de qualité. C'est un peu le paradis des croqueurs. Ce musicien jouait du cymbalum avec une dextérité inouïe et passait sans problème et avec une aisance désarmante de Coltran à Mozart en passant par Chopin. Il a bien voulu laisser une trace dans le carnet et comme j'ignorais le nom de l'instrument ainsi que son orthographe, il a complété.